Le SIDA


Il est difficile de ne pas connaître l'existence de ce virus ravageur et de son mode de transmission. Toutefois, peu de gens sauraient expliquer par quels mécanismes ce virus nous détruit.

Commençons par une petite introduction historique: 
C'est Françoise Barré-Sinoussi et Luc Montagnier qui obtinrent le prix nobel de sa découverte (avec une importante polémique à ce sujet). 
Le virus a été observé pour la première fois en 1981, par le biais de maladies affectant les personnes immunodéficientes (pneumonies, sarcomes). 

On met en cause plusieurs virus déjà connus. Robert Gallo et son équipe, qui ont découvert le premier rétrovirus humain, le HTLV-1, pensent que le sida résulte d'un mutation de HTLV-1.
Le virus ensuite isolé, et les hypothèses précédentes sur son origine vont être réfutées. Il va donc par la suite connaître plusieurs noms:
    • HTLV-3: L'équipe de Robert Gallo le nomme HTLV-3, à cause de sa forte ressemblance avec HTLV-1.
    • LAV:   Lymphadenopathy Associated Virus  par l'équipe de Luc Montagnier
    • ARV:  L'équipe de Jay A. Levy le nomme AIDS-associated retroviruses
En 1986, la communauté scientifique adopte le nom  de VIH (virus d'immunodéficience humaine).

Les mécanismes du SIDA (Syndrome d'ImmunoDéficience Acquise )

Le VIH ( Virus de l’Immunodéficience Humaine) pénètre dans l’organisme, par voie sexuelle ou sanguine.
Il y a trois voies de destruction exploitées par le virus:


Augmentation du taux d'apoptoses:
Les cellules non infectées (LT4), enclenchent leur propre mort (apoptose) afin de limiter l'infection virale. Donc la baisse de LT4 est d'autant plus importante.

Destruction des LT4 par les LT8 cytotoxiques et macrophages:
Les LT cytotoxiques et les macrophages reconnaissent les cellules infectées et les détruisent. Expliqué dans "Qu'est-ce que le système immunitaire".

Destruction directe des LT4 :
A sa surface, des protéines reconnaissent les récepteurs CD4 des lymphocytes T et s’y fixent. La membrane du virus fusionne avec celle de la cellule, afin de faire entrer son matériel génétique et certaines enzymes. Ce matériel est sous forme d’ARN. Or celui des lymphocytes est sous forme d’ADN.
Pour intégrer le matériel génétique du lymphocyte, le virus transforme son ARN en ADN. Il le fait grâce à une enzyme, la trancriptase inverse. Une fois transformé en ADN, le patrimoine génétique du virus entre dans le noyau du lymphocyte grâce à une autre enzyme, l’endonucléase. Là, il s’intègre au génome de la cellule grâce à une enzyme: l'intégrase. Grâce à la machinerie cellulaire, le génome du virus est traduit en ARN et transcrit en protéines. Une autre enzyme virale, la protéase, se charge de terminer la fabrication des protéines nécessaire à la fabrication de nouveaux virus VIH ( protéines de l’enveloppe, enzymes…). Ce processus est appelé la maturation. Ces nouveaux virus (contenant un nouveau brin d’ARN viral et de nouvelle enzyme) sont ainsi libérés dans l’organisme. Ils vont pouvoir infecter d’autres cellules. Les LT4, cellules très importantes dans l'immunité (voir Qu'est-ce que le système immunitaire), vont petit à petit disparaître, on a donc une perte d'efficacité des défenses immunitaires
L’organisme n’est plus capable d’empêcher la prolifération de certaines bactéries ou virus, ni l’apparition de tumeurs.
C'est donc le développement de maladies opportunistes qui finit par entraîner la mort de la personne infectée et non le VIH lui-même.
La vidéo est en anglais mais la vidéo explique très clairement le mécanisme.

Cette maladie touche actuellement plus de 33millions de personnes dans le monde et sollicite beaucoup de soutient, de nombreux fonds sont destinés aux recherches pour y mettre fin.

Les pistes de recherches sont multiples:
    • la thérapie génique : elle consiste à insérer dans les cellules souches sanguines, à l'origine des cellules immunitaires, les gène qui les protégeront de la multiplication du virus. On procède aujourd'hui à une trithérapie, on implante 3 gènes.
        • le premier code pour un ARN empêchant la synthèse de CCR5, une protéine de surface des lymphocytes T (l'un des 2 récepteurs qui permettent au VIH d'entrer dans la cellule). ( L'efficacité est prouvé par la greffe "accidentelle" de moelle osseuse pour un cancer du sang sur un patient séropositif. La moelle greffée portée une mutation pour la protéine CCR5 et le patient à été soigné du sida. Article )
        • Si le virus entre quand même, il y a un autre ARN implanté, capable de couper les ARN viraux (il empêche ainsi la multiplication du virus) 
        • Un troisième ARN capable de séquestrer une protéine virale (Tat), impliquée dans l'infection.
    • une limite à la contamination : une personne qui prend des antirétroviraux à 96% de chances de ne pas être contaminée par son partenaire séropositif. Ils peuvent avoir plusieurs fonctions:
        -inhibiteurs de la fixation
        -inhibiteurs de fusion
        -inhibiteur de la transcriptase inverse
        -inhibiteur de l'intégrase
    • recherches sur un vaccin contre le sida: des essais sur des personnes séropositives vont bientôt être lancés. C'est un vaccin qui vise à intervenir au niveau des muqueuses. En effet on a remarqué que certaines femme sont immunisées contre le VIH, elles ne peuvent être contaminées. Il s trouve que celles-ci présentes des anticorps dirigées contre l'enveloppe du virus au niveau des muqueuses. On a pris ce phénomène comme modèle pour l'élaboration du vaccin.
      Fanny .B

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